mardi 1 décembre 2020

RWAZA: Monique Pinçon Charlot dans "Hold-Up"

Contenu de l’intervention de Monique Pinçon-Charlot dans le documentaire Hold-Up tant décrié par les médias aux ordres mi-novembre 2020 et sa réponse aux attaques dont elle a été victime.

Vidéo "préfacée" par Eric Naulleau
https://twitter.com/i/status/1326865075760664576

« C’est un fait social total ce qu’on est en train de vivre. Je pourrais peut-être choquer votre caméra si je dis ça mais pour moi on est dans la 3ème guerre mondiale, c’est une guerre de classes que les plus riches mènent contre les pauvres de la planète. Et dans cette guerre de classes, comme les nazis allemands l’on fait pendant la 2ème, il y a un holocauste qui va éliminer, certainement, la partie la plus pauvre de l’humanité, cad 3.500.000.000 d’êtres humains dont les riches n’ont plus besoin pour assurer leur survie sur la planète parce que avec l’intelligence artificielle, avec les robots, honnêtement, ils n’ont plus besoin de toutes ces bouches qui ont soif et qui ont faim, à un moment où ils ont pillé la nature, où la nature est foutue  »

Pour Eric Naulleau ces propos reflètent « le stade terminal de l’égarement gauchiste » tandis qu’Olivier Duhamel évoque le long naufrage de la vieillesse, c’est dire si ces quelques phrases dérangent ces messieurs, et surtout leurs parrains.

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Voici la réponse de l’intéressée sur twitter ce vendredi 13/10/2020 à 22h :

1/12 Monique vient dire les regrets de sa présence dans le documentaire HoldUp.

2/12 J’ai accepté le principe d’un entretien sur la base d’une invitation qui s’engageait à ne «pas aborder que l’aspect médical ou sanitaire… Le point de vue philosophique, Foucault et le Bio Pouvoir, La Boétie et la servitude volontaire», Platon et Orwell étaient cités.

3/12 J’ai été interviewée pendant 1 heure sur une crise sanitaire que j’ai analysée comme une aubaine dans le cadre de la «Stratégie du choc» que les capitalistes ont mis en œuvre pour faire passer des lois liberticides ou détruire un peu plus les droits des travailleurs.

4/12 J’ai parlé de l’origine du Covid-19 liée à la déforestation intensive qui supprime les frontières biologiques entre la faune sauvage et les êtres humains. Le virus devenant pathogène en s’introduisant dans l’homme.

5/12 De cet entretien, il n’a été retenu que 2 min dans un documentaire de plus de 2h30. La 1e où je critique la stratégie de la peur, omniprésente dans les médias dominants et la 2e sur la violence du dérèglement climatique qui peut exterminer les plus pauvres.

6/12 Mon objectif de faire comprendre la gravité de notre avenir sur la planète, m’a conduit à employer le terme inapproprié d’holocauste au lieu de celui d’extermination, et je vous présente mes excuses très sincèrement.

7/12 Le réalisateur et le producteur se sont engagés, à l’issue de l’entretien, à me donner à visionner les séquences qu’ils retiendraient. Il n’en n’a rien été.

8/12 Je reçois le documentaire le 7 novembre et je suis stupéfaite par une instrumentalisation de mes quelques mots retenus au profit non pas d’une réflexion mais d’un montage choc au service de l’émotion et la colère !

9/12 Je ne peux pas accepter ma présence dans la bande annonce sans avoir été prévenue. Ce qui atteste d’une captation de ma petite notoriété de manière d’autant plus abusive que mes réflexions sont tronquées. Je refuse donc de participer à sa promotion.

10/12 Le succès d’audience de ce documentaire s’explique par la soif de savoir et de comprendre les tenants et aboutissants d’une crise sanitaire, dont de très nombreux Français pressentent des manipulations en cascade

11/12 L’erreur, sur le fond, du producteur et du réalisateur a été d’adopter la stratégie de l’émotion et de la conspiration, soulignés par un montage choc et vif, sans place pour la réflexion

12/12 Toutefois un tel fourvoiement relève aussi de la responsabilité de Macron et du gouvernement dont la gestion chaotique de cette crise sanitaire favorise les fantasmes d’un trouble bien réel face à une situation sociale et économique très préoccupante.

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Personnellement je ne comprends pas le regret de Monique P.C. pour son usage du mot « holocauste » à l’heure où même le blasphème est admis au nom de la liberté d’expression. Par contre je conçois parfaitement qu’elle puisse considérer que ses propos aient été tronqués et même extorqués dans la mesure où les engagements de visionnage et de relecture n’ont pas été respectés.

Mais mise à part la forme, dans quelle mesure ses déclarations sont-elles critiquables ? Lorsqu’elle compare la situation actuelle à une guerre, elle n’est pas la première à le faire. Le milliardaire américain Warren Buffett a déclaré il y a bien des années qu'« il existe bel et bien une guerre des classes mais c'est ma classe, la classe des riches, qui fait la guerre et c'est nous qui gagnons ».

Dans cette perspective, que seuls les crédules rejetteront, il faut bien admettre que, dans la foulée de la recherche du moindre coût de production qui a de tout temps bridé les salaires, les chasseurs de profits ne se contenteront plus de délocaliser à la recherche de mains d’œuvre moins chères alors que la technologie, corvéable 24h/24, 7j/7 et parvenant même à s’auto programmer, à s’auto régénérer, leur tend les bras.

L’ère des robots et de l’intelligence artificielle est déjà là et le chômage de masse passe à la vitesse supérieure. Il ne s’agit plus pour les dominants d’entretenir une armée de travailleurs de réserve mais de neutraliser les inactifs avec un minimum vital qui ne concernera même pas les services publics telle la santé ou l’éducation mais gâtera la sécurité, tant intérieure qu’extérieure. 

Dans ces conditions il ne faut pas être spécialement paranoïaque pour imaginer que ces bouches à nourrir sont sur le point de passer en pertes et profits. 

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