samedi 13 décembre 2014

La supercherie du terrorisme islamique

Convoi de camionnettes Toyoya neuves
traversant le désert syro-arabe
lors de l'invasion de l'Irak en juin 2014.
La guerre menée par les États-Unis contre le groupe armé État Islamique n'est que supercherie. Pourchasser les terroristes islamiques, mener une guerre préventive dans le monde entier pour « protéger la patrie étasunienne » ne sont que prétextes visant à justifier une campagne militaire de grande envergure.

L’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL) est de toute évidence une création du renseignement étasunien et le programme de « lutte contre le terrorisme » de Washington, en Irak et en Syrie, consiste au contraire à créer le chaos.


L’incursion des brigades du groupe État islamique (EI) en Irak ayant débuté en juin 2014 faisait partie d’une opération militaire soigneusement planifiée et soutenue par les États-Unis, l’OTAN et Israël. Les US sont le commanditaire number one de ce terrorisme d’État qu’ils protègent avec leurs alliés. S’ils avaient voulu éliminer les brigades de l’État islamique, ils auraient aisément pu bombarder leurs convois de camionnettes Toyota lorsqu’ils ont traversé le désert entre la Syrie et l’Irak en juin. Cette traversée s’est déroulée complètement à découvert et, d’un point de vue militaire, elle aurait pu être stoppée efficacement, rapidement et sans la moindre victime collatérale par l'aviation. Un seul appareil y aurait même suffit.



LES ORIGINES HISTORIQUES D’AL-QAÏDA

Les États-Unis appuient Al-Qaïda et ses organisations affiliées depuis presque un demi-siècle, depuis le début de la guerre soviéto-afghane. Des camps d’entraînement de la CIA ont été mis en place au Pakistan. Entre 1982 et 1992, la CIA a recruté quelque 35 000 djihadistes venus de 43 pays musulmans pour faire le djihad en Afghanistan. Payées par des fonds de la CIA, des annonces publicitaires incitant à se joindre au djihad ont été placées dans les journaux et bulletins d’information à travers le monde. Washington fourni en armes le réseau terroriste islamique depuis l’administration Reagan, ce dernier poussant le cynisme (ou l’inconscience) jusqu’à appeler les terroristes « combattants de la liberté ». C’était pour « une bonne cause » : la lutte contre l’Union soviétique et un changement de régime ayant mené à la disparition d’un gouvernement laïc en Afghanistan.
Ronald Reagan s'entretient avec des moudjahidins afghans
à la Maison Blanche en 1985 (Reagan archives)   

Des manuels djihadistes ont été publiés par l’Université du Nebraska, les États-Unis ont dépensé des millions de dollars pour fournir aux écoliers afghans des manuels remplis d’images violentes et d’enseignements islamiques militants. Oussama ben Laden, « démon » (Bogeyman) des États-Unis et fondateur d’Al-Qaïda a été recruté par la CIA en 1979, dès le début du djihad afghan appuyé par les États-Unis. Il avait 22 ans et a été formé dans un camp d’entraînement de guérilla soutenu par la CIA. Il n’était en rien derrière les attaques du 11 septembre, celles-ci n'ayant servi qu'à justifier  la guerre contre l’Afghanistan et l’Irak et à concocter la « guerre mondiale au terrorisme » (Global War on Terrorism)

L’ÉTAT ISLAMIQUE

Le groupe État islamique (EI) est, à l’origine, une entité liée à Al-Qaïda et créée par le renseignement étasunien avec le soutien du MI6 britannique, du Mossad israélien, de l’Inter-Services Intelligence (ISI) pakistanais et du General Intelligence Presidency (GIP) saoudien, Ri’āsat Al-Istikhbarat Al-’Āmah (رئاسة الاستخبارات العامة). Ses brigades ont participé à l’insurrection en Syrie contre le gouvernement de Bachar Al-Assad, insurrection appuyée, sinon initiée, par les États-Unis et l’OTAN. Ce dernier et le Haut commandement turc étaient responsables du recrutement de mercenaires pour l’EI et Al-Nosra dès le début de l’insurrection syrienne en mars 2011. Selon des sources du renseignement israélien, cette initiative consistait en une campagne visant à enrôler des milliers de volontaires musulmans dans les pays du Moyen-Orient et le monde musulman pour combattre aux côtés des rebelles syriens. L’armée turque loge ces volontaires, les forme et assure leur passage en Syrie. (DEBKAfile, NATO to give rebels anti-tank weapons, 14 août 2011.)

Il y a dans les rangs de l’EI des forces spéciales occidentales et des services de renseignement occidentaux dont les forces spéciales britanniques et le MI6 qui ont participé à la formation de rebelles djihadistes en Syrie. Des experts militaires occidentaux travaillant à contrat pour le Pentagone ont formé les terroristes pour manier des armes chimiques. Les États-Unis et certains de leurs alliés européens utilisent des entrepreneurs liés à la Défense pour montrer aux rebelles syriens comment sécuriser les stocks d’armes chimiques en Syrie, ont déclaré à CNN un haut responsable étasunien et plusieurs diplomates de haut rang. » (CNN Report 9 décembre, 2012)

Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et
le ministre de la Défense Moshe Yaalon, aux côtés
d’un mercenaire blessé, à l’hôpital miltairede campagne
 israélien sur le plateau du Golan occupé à la frontière
 de la Syrie, le 18 février 2014.
La pratique de la décapitation de l’EI fait partie des programmes d’entraînement des terroristes appuyés par les États-Unis et mis en oeuvre en Arabie Saoudite et au Qatar. Un grand nombre de mercenaires de l’EI, recrutés par l’Arabie sont des criminels, dont certains condamnés à mort, qui ont été libérés  à condition qu’ils  rejoignent l’EI.

Israël a soutenu les brigades de l’EI et d’Al-Nosra sur le plateau du Golan. Des djihadistes ont rencontré des officiers israéliens de Tsahal ainsi que le premier ministre Nétanyahou. Les haut gradés de Tsahal reconnaissent tacitement que « des éléments du jihad mondial en Syrie » [EI et Al-Nosra] sont soutenus par Israël.


LA SYRIE ET L’IRAK

Les mercenaires de l’EI sont les fantassins de l’alliance militaire occidentale. Leur mandat est de ravager et détruire la Syrie et l’Irak. La milice de l’État islamique, actuellement cible présumée d’une campagne de bombardements des États-Unis et de l’OTAN en vertu d’un mandat de « lutte contre le terrorisme », est toujours soutenue clandestinement par l’Alliance qui continue à lui fournir de l’aide militaire.

Le sénateur américain John Mac Cain
avec les chefs djihadistes en Syrie.
Les bombardements des États-Unis et de leurs alliés ne visent pas l’EI mais l’infrastructure économique de l’Irak et la Syrie, dont les usines et les raffineries de pétrole. Le projet de califat de l’EI relève d’un programme de longue date de la politique étrangère des États-Unis ayant pour but de diviser l’Irak et la Syrie en territoires distincts : un califat islamiste sunnite, une République chiite arabe et une République du Kurdistan. Cette théorie est certes plausible mais la pétaudière que les armées de l’Oncle Sam laissent systématiquement derrière elles dans cette région semble plutôt résulter de la stratégie du chaos.

Le siège de Kobané et l’exportation de pétrole par les djihadistes sont aussi des exemples flagrants de duplicité de la part des forces occidentales. Concernant Kobané, comment se fait-il que les assaillants en nombre et bien armés aient pu approcher sans entraves de la ville et assurer leur intendance dans une région semi-désertique et étroitement surveillées par des satellites ultra performants ? Via des tunnels ?...

Même interrogation concernant les exportations du pétrole issu des puits investis par l’EI à des lieues de toute frontière. Par camions ou par pipelines ces « exfiltrations » sont à la merci du premier F16 qui voudrait se donner la peine de les interrompre. Si par contre ces exportations n’étaient que légende il faudrait alors expliquer comment le califat finance sa guerre et couvre ses simples frais de gestion…

LA GUERRE MONDIALE AU TERRORISME (GMAT)

« La guerre mondiale au terrorisme » (GMAT) est présentée comme un « choc des civilisations », une guerre entre les valeurs et les religions concurrentes, alors qu’en réalité, elle constitue une véritable guerre de conquête, guidée par des objectifs stratégiques et économiques.

Les brigades terroristes d’Al-Qaïda soutenues par les États-Unis (et appuyées par le renseignement occidental) ont été déployées au Mali, au Niger, au Nigeria, en Centrafrique, en Somalie et au Yémen. Ces différentes entités affiliées à Al-Qaïda au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et en Asie sont, directement et indirectement, soutenus par la CIA. Elles sont utilisées par Washington afin de déstabiliser des pays souverains. Boko Haram au Nigeria, Al-Shabab en Somalie, le Groupe islamique combattant en Libye (GICL) (soutenu par l’OTAN en 2011), Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la Jemaah Islamiyah (JI) en Indonésie, entre autres groupes affiliés à Al-Qaïda, sont soutenus clandestinement par les services de renseignement occidentaux.

Les États-Unis appuient également des organisations terroristes affiliées à Al-Qaïda dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang en Chine. L’objectif sous-jacent consiste à déclencher l’instabilité politique en Chine occidentale. Les djihadistes chinois auraient reçu « une formation terroriste » de l’État islamique « dans le but de perpétrer des attaques en Chine ». L’objectif déclaré de ces entités djihadistes situées en Chine est d’établir un califat islamique s’étendant jusque dans l’ouest de la Chine. (Michel Chossudovsky,  America’s War on Terrorism, Global Research, Montréal, 2005, chapitre 2).


TERRORISTES D’ORIGINE INTÉRIEURE

Les terroristes c’est nous : Les États-Unis sons les architectes inavoués du groupe armé État Islamique et le mandat sacré d’Obama est de protéger l’Amérique contre les attaques de l’EI. La menace terroriste intérieure est évidemment une fabrication. Les gouvernements occidentaux et les médias en font la promotion dans le but d’abroger les libertés civiles et d’instaurer un État policier. Les attaques terroristes perpétrées par de présumés djihadistes et les avertissements d’attentats des terroristes sont invariablement mis en scène et sont utilisés pour créer une atmosphère de peur et d’intimidation.

Les arrestations, les procès et les condamnations de « terroristes islamiques » visent pour leur part à entretenir la légitimité du Homeland Security, l’État sécuritaire des États-Unis, et de l’appareil d’application de la loi, de plus en plus militarisé. L’objectif ultime est d’inculquer dans l’esprit de millions d’Étasuniens l’idée que l’ennemi est réel et que l’administration étasunienne va protéger la vie de ses citoyens. La campagne de « lutte au terrorisme » contre l’État islamique a contribué également à la diabolisation des musulmans, qui, aux yeux de l’opinion publique occidentale, sont de plus en plus associés aux djihadistes.

Toute personne qui ose remettre en question la validité de la « guerre mondiale au terrorisme » est accusée d’être un terroriste et soumise aux lois anti-terroristes. Le but ultime de cette « guerre » est de soumettre les citoyens à l’autorité, de dépolitiser complètement la vie sociale aux États-Unis, d’empêcher les gens de penser et de conceptualiser, d’analyser les faits et de contester la légitimité de l’ordre social inquisitorial qui gouverne le pays.

L’administration Obama a imposé un consensus diabolique avec le soutien de ses alliés, sans compter le rôle complice du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les médias occidentaux ont adopté le consensus; ils décrivent le groupe État islamique comme une entité indépendante, un ennemi extérieur qui menace le monde occidental. La supercherie est devenue réalité.

                                                                   ***
Texte très largement inspiré de “ Twenty-six Things About the Islamic State (ISIL) that Obama Does Not Want You to Know About »
http://www.globalresearch.ca/twenty-six-things-about-the-islamic-state-isil-that-obama-does-not-want-you-to-know-about/5414735

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