mardi 17 avril 2018

Syrie: cette prétendue guerre des gazoducs.

Qui n'a pas déjà vu cette carte présentant les deux projets concurrents de gazoducs convergeant vers la Syrie et suggérant que le choix du tracé Iranien aurait été à la source du conflit syrien? L'explication est tentante dès lors qu'elle semble autrement plus réaliste que la thèse éculée de la guerre humanitaire, et pourtant... En fait, les gazoduc ne sont en rien la cause de cette guerre, ça c'est la panade que nous sert la propagande occidentale tout simplement parce-que plus personne ne croit à la philanthropie des chefs de guerre.

Le pétrole et le gaz, en gros, les États-Unis n'en ont rien à cirer: leur production interne bat actuellement tous les records et ils sont même devenus les premiers producteurs, devant l'Arabie Saoudite. La fracturation hydraulique participe évidemment à cette hausse de production même si dans l'absolu elle n'est pas rentable, un soutien étatique massif au secteur pétrolier via des subventions et des exonérations fiscales palliant largement à ce manque de rentabilité. Mais qu'importe le coût lorsque la photocopieuse à dollars, monnaie universelle, est à disposition!...

Par ailleurs ces "braves gens" espèrent bien récupérer sous peu les énormes réserves du Vénézuela, le plus gros gisement au monde situé à quelques encablures de leurs côtes. Enfin, avancées technologiques aidant, des milliers de nouveaux gisements deviennent exploitables chaque année dont d'immenses stocks en Méditerranéen Orientale et en Russie. Le pic-oil n'est qu'une énorme farce, hélas pour la planète.

Dès lors cette grotesque histoire de tuyaux au Proche-Orient ne sert qu'à une chose: mobiliser les monarchies pétrolières du Golf et attiser les hostilités entre chiites et sunnites. Pourquoi? Pour contrer les énormes besoins de l'Asie en énergie et surtout pour dégager les russes de la région... ce qui semble aujourd'hui bien compromis. 

Les deux grands ennemis pour la classe dominante anglo-saxonne sont les nouveaux riches russes et chinois qui s'apprêtent à lancer une nouvelle monnaie étalon, projet qui, s'il vient à terme, cassera irrémédiablement la photocopieuse à dollars et, en même temps, l'économie américaine. 

D'où les multiples conflits provoqués par l'oncle Sam, tel au Myanmar, au Bhoutan et en mer de Chine pour contrer la route de la soie, en Ukraine et en Syrie pour priver la Russie de ses deux bases navale Sébastopole et Tartous et lui barrer l'accès direct aux mers chaudes.

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